Bellenger : En progrès

Bellenger : en progrès
2009 / 2010

Par Julien Skrobek
« Notre génération est passionnée par le jeu et l’expérimentation musicale, plus que par l’improvisation pour elle-même. Sans en exclure le potentiel créatif et ludique, l’improvisation ne représente à nos yeux qu’un des moyens à notre disposition pour rendre la vie passionnante. D’ailleurs, toute « libre » ou « non-idiomatique » qu’elle se proclame, elle fournit également cadre et recettes pour un résultat « satisfaisant ».
La composition musicale est un moyen important pour ceux qui veulent introduire le principe du jeu dans leur existence. En effet, tout jeu comporte des règles.
Dès lors, nous nous retrouvons confrontés à la sempiternelle question des musiciens à répertoire: « que jouer ? »
Des noms sont soumis à l’approbation générale: Alvin Lucier ? Christian Wolff ? Morton Feldman ? John Cage ? David Tudor ? Etc.
On voit bien dans cette série de noms soumis spontanément que « l’histoire est passée par là ». Leurs compositions sont « restées » et dormaient dans notre conscience collective. Notre conscience collective est-elle la nouvelle académie de musique ?
La question n’est plus « que jouer » mais quelle tentative glorieuse du passé allons-nous ressusciter ? Or, nous voulons JOUER, dans tous les sens du terme, même lors du choix initial de la composition.

Pourquoi nous contenter de jouer telle ou telle composition parce que les « spécialistes » d’hier ont jugé qu’elles étaient des « chefs d’oeuvres » ou des « classiques » ? Autant de termes auxquels nous dénions aujourd’hui toute pertinence.

Le choix opéré parmi les compositeurs du passé ferait de nous-mêmes des « fins connaisseurs », position intenable pour des tenants du jeu libre et collectif.
Le compositeur compose. Si il a de l’ambition, il garde à l’esprit la postérité. Il en appelle à l’avenir, juge éclairé et intègre, mais qui arrive, hélas, toujours trop tard !

Est-il possible de jouer des compositions, de jouer selon des règles édictées par quelqu’un d’intelligent, tout en court-court-circuitant ce système de reproduction de l’ « oeuvre durable » ?

Pardi ! Cette belle jeunesse dont nous parlons, est également constituée de compositeurs. Il suffit qu’ils s’approprient aujourd’hui toutes les compositions d’un des leurs. Aucune limite, sinon l’appropriation par tous de l’oeuvre et de sa cohérence.

Sans attendre le jugement des experts, nous nous constituons un répertoire collectif, dans lequel nous ajouterons ou puiserons au fur et à mesure. Nous connaissons l’homme et sa musique, nous nous y reconnaissons. Se reconnaître dans l’autre, aujourd’hui, c’est déjà s’exprimer soi-même.

Puisque ces compositions, ces jeux, font partie de notre vie, nous allons créer un moment musical réel au lieu de nous promener mentalement dans les musées et les livres d’histoire des grands irréguliers de la chose musicale.

Plutôt que « répertoire », on pourrait dire que nous voulons constituer un « folklore », forme collective et vivante dont l’objectif n’est pas de faire de l’un des nôtres un petit maître. Personne ici n’attend qu’on le dresse sur la tête des autres comme la statue sur son piédestal.

Le « work-in-progress », ce sera la vie du compositeur. Une ligne de vie tracée tout près de la nôtre et qui souvent vient la croiser. Alexandre Bellenger: en progrès. »

Jeu, jouissance et construction
ou « Comment on devient compositeur ? »

1 compositeur
9 compositions
12 interprètes
Une présentatrice qui présente : Édith Msika

Programme
Soirée 1
Satique 2 (2002)
Durée : 22 minutes
Avec :
Jean Bordé : contrebasse
Quentin Dubost : guitare
Miho : samplers
Julien Skrobek : ordinateur
Stromvarx : ordinateur
Dan Warburton : violon

Mister Run Run (2002)
Durée : 8 minutes
Avec :
Quentin Dubost : guitare
Antoine Marroncles : percussions
Miho : samplers
Julien Skrobek : ordinateur
Stromvarx : ordinateur
Dan Warburton : violon

For you (2009)
Durée : 18 minutes
Avec :
Jean Bordé : contrebasse
Quentin Dubost : guitare
Olivier Brisson : percussions
Antoine Marroncles : percussions
Miho : samplers
Julien Skrobek : ordinateur
Stromvarx : ordinateur
Dan Warburton : violon

Soirée 2

DD5 (2002/2009)
Durée : 13 minutes
Avec :
Quentin Dubost : guitare
Julien Skrobek : guitare

S.M.H.O.T. (2005/2009)
Durée : 25 minutes
Avec :
Alexandre Bellenger : guitare
Antoine Marroncles : percussions
Guillaume Prompt : basse

Decades after J.C. (2004)
Durée : 25 minutes
Avec :
Quentin Dubost : gong
Antoine Marroncles : gong
Miho : bâtons de pluie
Dan Warburton : bâtons de pluie
Julien Skrobek : tourne-disques
Stromvarx : tourne-disques

Soirée 3

HC IX (2009)
Durée : 12 minutes
Alexandre Bellenger : synthétiseur analogique

Plock 2 (2009)
Durée : 27 minutes
Avec :
Quentin Dubost : guitare
Julien Skrobek : guitare

Dice piece for three samplers (2006)
Durée : 12 minutes
Avec :
Avril Bénard : sampler
Karine Ducours : sampler
Miho : sampler

Jeu avec le public
J’ai très souvent recours à des opérations de hasard dans l’écriture de mes compositions. Je crois que cela me vient de John Cage et de son fameux Yi King : « […] j’avais décidé de faire un genre de composition qui soit indéterminée dans son exécution même, une composition qui n’imposerait pas ce qu’il fallait faire » (1976). Voilà. Dans mes compositions, j’aime laisser une part d’indétermination. Il y a des paramètres qui sont entièrement laissés au choix du musicien qui joue la partition. J’utilise des opérations de hasard dans la manière même de composer pour décider, par exemple, d’une durée, d’un mode de jeu ou de la structure de la pièce.

C’est comme cela que j’ai eu l’idée de proposer au public de participer à l’écriture d’un morceau. Pour « Bellenger : en progrès » j’ai décidé d’appliquer cela à un morceau composé en 2004 et intitulé « Dice piece for three samplers ». Ce qui me plait ce sont les dés, les dés à jouer. J’en ai de différentes sortes, certains sont numérotés de 1 à 4, d’autres de 1 à 8, d’autres encore de 1 à 25 et même certains de 10 en 10, de 10 à 100. J’ai donc appelé une série de composition « Dice piece »… « Dice » en anglais signifie « dé ».

Donc, j’y viens. La pièce « Dice piece for three samplers ». Lors des deux premières soirées, nous demanderons à des personnes du public de tirer les dés pour déterminer certains paramètres de la composition. Nous noterons les résultats et ainsi compléterons les partitions de la composition qui sera jouée lors de la dernière soirée de la série de concerts. »
Alexandre Bellenger, Saint-Maur, octobre 2009

Notes sur les compositions
Dans la plupart de mes compositions (sauf ici pour « Mister Run Run » et « S.M.H.O.T. ») il est demandé aux joueurs une chose très importante. Capitale. Primordiale. Chacun joue sa partition sans s’occuper de ce qui se passe autour de lui, de ce que font les autres. Ce qui veut dire ne pas réagir aux sons des autres musiciens. Chaque joueur joue comme bon lui semble tout en respectant la partition bien sûr. Il ne s’agit pas comme dans une improvisation de se répondre ou de se suivre. La liberté ( ?) réside dans les paramètres indéterminés qui se trouvent dans la composition elle-même. Dans les sons que chacun est plus ou moins libre de choisir. On joue ensemble, collectivement, mais chacun à ses propres cartes en main et ne les montre pas aux autres en quelque sorte ! Alors comment ça marche ? Mystère !

« Satique 2 » appartient à la série de compositions « Extensions ». Elle date de 2002. C’est une des premières pièces pour laquelle j’ai eu recours au tirage de dés pour déterminer certains paramètres. J’avais lu à l’époque que John Cage utilisait des opérations de hasard pour écrire sa musique et j’ai trouvé cette idée très séduisante. Le titre, lui, vient de la concaténation de « statique » et « Satie ». J’écoutais sans doute Satie à l’époque, j’appréciais la lenteur de ces pièces, leur extension dans le temps. Et puis statique parce que dans cette série et bien je voulais donner l’impression d’une musique statique ! Qui ne bouge pas ! Statique comme toute cette poussière recouvrant les meubles chez Satie dans son appartement et découverte après sa mort ! Ah ! « Extensions » aussi comme hommage à la série de titre de John Coltrane, « Impressions », « Meditations », « Ascencion » ou « Transition ». Plus tard j’ai découvert que Morton Feldman avait de même intitulé plusieurs de ces pièces « Extensions ». Bon. Me vient ce que dit Guy Debord dans son « Mode d’emploi du détournement » : « Dans la musique, un titre exerce toujours une grande influence, et rien ne justifie vraiment son choix. ».

« Mister Run Run ». Là, c’est toujours en 2002. Je voulais faire une série de morceaux sous le titre « Musique électronique pour tous ». Je voulais faire de la musique bizarre mais… avec un format « pop ». Comme une nouvelle musique folklorique dirait aujourd’hui ce cher Julien Skrobek. « Mister Run Run » représente cet effort-là. Dans cette pièce il y a un rythme très entraînant comme base et dessus, au dessus, comme un par-dessus, des sons viennent se poser. Eux, alors, mais pas du tout « pop ». Du bruit, des bruits… plutôt. Genre « pssshit », « crrrrrrr »… ou « tssssit ». Et pourtant je crois que ça donne un morceau quasiment pop !

« For you ». C’est un morceau que j’ai créé spécialement pour « Bellenger : en progrès ». L’idée vient d’un morceau enregistré en 2008 et intitulé « IV ». Celui-ci m’était venu après avoir assisté à une conférence sur la musique spectrale. Il s’agit d’une composition graphique pour un octet. Comme dans « IV ». J’utilise la symétrie et des couples d’instruments qui jouent à la suite, les uns après les autres, et puis alternent aussi. Et aussi, je voulais faire quelque chose dans ce genre de pièce : au début, les huit instruments jouent la même chose, le même mode : « drone » par exemple. Puis après, il joue un par un. Seul. On passe du groupe, à l’individu. Donc on peut identifier chaque son alors qu’au début, ce n’est pas possible. Les sons se présentent. On fait connaissance avec eux alors qu’au début, c’est un peu le foutoir ! On ne sait trop qui fait quoi ! La symétrie ça me vient aussi de Feldman. J’avais lu une fois qu’il avait parfois recopié une partition par symétrie d’une page sur l’autre, quelque chose comme ça. Je trouve ce genre de procédé formidable ! C’est comme un jeu ! C’est très simple ! Et pourquoi pas ! Presque ironique ! Même carrément ironique si on y pense ! On peut aussi s’amuser, même si c’est sérieux de composer de la musique. Dans « for you », pour chaque instrument, il y a alternance entre une section de temps joué et une section de temps « non joué ». Comme dans un jeu ! Chacun son tour !

« DD5 ». Ca c’est une pièce de la série « Dring Dring ». « Dring Dring » ça commence en 2004. Au début c’est pour quatre guitaristes. C’est là aussi comme un jeu. Je faisais ça avec trois autres guitaristes, le vendredi soir. J’écrivais des partitions et on les jouait avec chacun son chronomètre comme dans presque toutes mes pièces. Bon. C’est quoi ! En fait, il s’agit de musique diatonique. C’est toujours basé sur un accord, un accord de LA. Et puis il s’agit d’ajouter d’autres notes, des 6ème et 7ème je crois. Je ne sais pas trop. Ce que je sais c’est qu’il y a ce que j’appelle les « notes fixes », les « notes changeantes » (les fameuses 6ème, 7ème) et puis les « fausses notes » qui sont… toutes les autres. Là aussi, dans la composition je sors mes dés. Je décide avec les dés des durées, ce que j’appelle les « sections de temps » et puis aussi je décide quelles notes ou quels accords jouer. Là c’est une pièce « Dring Dring » pour deux guitaristes. Elle a été écrite spécialement pour « Bellenger : en progrès » sur le principe original des pièces « Dring Dring ». Allo ?

« S.M.H.O.T. » C’est un trio. Guitare électrique, basse électrique et batterie. C’est Guillaume Prompt, Antoine Marroncles et moi-même. On joue ensemble depuis 2005. Ce que je veux faire c’est écrire une série (comme disait Lacan, ce qui fait série… euh… sérieux ça vient de série… donc faire série c’est faire sérieux !). Oui, donc, écrire une série de 100 morceaux. Rangés par 20. 5X20. Je sais pas trop pourquoi rangés par 20. Ni pourquoi 100. Si parce que 100 morceaux ça me semble assez incroyable comme truc ! « S.M.H.O.T. » je sais. Pour « Saint-Maur Hard on Trio ». Pour dire que « ça joue ! » quoi ! Les influences içi : c’est clair, le groupe Naked City de John Zorn. La première fois c’est le choc quand j’entends « Torture Garden ». Comme Claudia Heuermann dans son film « A bookshelf on top of the sky ». Dans « S.M.H.O.T. » on retrouve donc, sous une forme simple et très « carrée » des sonorités rock, grunge, jazz, hardcore et noisy. Dans « S.M.H.O.T. » on a une partition, avec des indications comme « riff », « refrain », break », « sortie », « pré-sortie »… et aussi « descente », « suspension », « bang bang – tchikichik » ou encore « ta ton ta tin », ou encore « triolet », ou encore « attente », « double triple » et même « quatriple » ! Fin 2009 j’ai écrit 52 morceaux, et donc ça continue !

« Decades after J.C. » J.C. c’est pour John Cage ! Ouais ! « Decades » parce que… je sais plus. Pour dire que bien longtemps après Cage j’utilise ces méthodes d’indétermination dans mes compositions. C’est-à-dire que bien souvent, dans une section de temps, le musicien peut jouer de manière « discontinu ». C’est un mode d’un jeu qui revient souvent. C’est opposé à « continu ». « Continu » c’est jouer un son de manière continu durant la section de temps. Ca, c’est assez clair. Mais « discontinu » c’est moins clair. Disons que c’est possible d’interpréter ça… comme on le sent. Ca peut donner des résultats très différents. Ca veut dire qu’à chaque fois que la pièce est jouée, et bien elle est toujours différente car il est quasi impossible que deux musiciens jouent un mode « discontinu » de la même manière. C’est aussi un moyen de donner une place à l’improvisation. L’improvisation… j’ai pratiqué ça longtemps ! Et aujourd’hui encore ! Plusieurs centaines de concerts en 10 ans ! Dans « Decades » et « Satique 2 » c’est comme ça ! « Decades » c’est avec des bâtons de pluie, des gongs et deux disques. Les deux mêmes disques vinyles. C’est pour trois couples d’instruments donc. Les bâtons de pluie justement ça me vient de John Cage. De deux pièces d’un disque intitulé « The number pieces ». J’adore cette musique. J’ai aussi réussi, je crois, à recréer cette ambiance… zen… méditative, contemplative… C’est une musique très lente et très calme sauf peut-être l’intervention des disques… Là aussi les dés sont intervenus. Les modes de jeu à l’inverse de « Satique 2 » sont différents pour chaque couple d’instruments.

« HC IX ». Ce titre je pourrais l’expliquer mais j’ai pas envie parce que c’est personnel. Mais je sais tout à fait d’où ça vient. Sinon pour suivre Debord je pourrais aussi l’appeler « Dès que l’aurore a paru, les jeunes filles vont cueillir ». « HC IX » s’inscrit aussi dans une série de compositions. Il s’agit d’une série que j’ai appelée « A.M.M. » acronyme de « Automatic Music Machine »… « A.M.M. » c’est toujours avec le synthétiseur analogique. En fait, je prépare la machine, un patch, c’est comme une sorte de programme, mais pas digital, c’est pas un ordinateur, et ensuite une fois que c’est préparé, réglé comme je veux pour produire le son que je veux et bien je laisse la machine jouer. Je ne touche plus à rien. J’enregistre. Donc ça pourrait durer indéfiniment ! D’ailleurs j’essaie aussi dans ces pièces de faire en sorte que jamais la même chose, le même son ne soit jamais répété. Je fais en sorte que ce soit très aléatoire. Je dois dire que pour cette pièce de type « A.M.M. » c’est encore John Zorn qui m’inspire… le morceau « American Magus ».

« Plock 2 ». Nouveauté. Pour cette pièce, cette série de pièces (oui j’ai tendance à faire série… sérieux donc ! voire même sériel ! Sériel compositeur !), il n’y a pas de section de temps. Il s’agit de jouer, à la suite, des indications mais sans indication temporelle. Donc il est possible qu’un des interprètes n’aie pas le temps de jouer toutes les indications ; et c’est ainsi. Le seul temps fixé c’est la durée de la pièce. Dans « Plock » j’utilise ce que j’appelle « mes-gammes-géométriques »… C’est, ce sont, des gammes que j’ai… inventées ! Elles sont basées sur le manche de la guitare et non sur un système d’octave ou de ton, demi-ton… C’est presque géographique en fait ! En fait il s’agit de positions, de doigtés, de formes géométriques qui sont récurrentes, qui se répètent, du haut en bas du manche de guitare. Dans « Plock » j’utilise aussi les dés pour déterminer les modes à jouer. Il y a trente modes de jeu.

« Dice pice for three samplers ». Il s’agit d’un jeu musical. Il est possible d’y jouer, de jouer la partition même si on n’est pas musicien. Il suffit d’avoir à disposition trois échantillonneurs (samplers) avec des touches. Chaque touche déclenche un son. Le choix des sons est laissé à la discrétion des joueurs. La partition indique dans des sections de temps sur quelle touche appuyer et de quelle manière. Les modes sont : « continu », « discontinu » et « one shot ».

Équipe
Alexandre Bellenger : composition, guitare, synthétiseur analogique
Avril Bénard : sampler
Jean Bordé : contrebasse
Olivier Brisson : percussions
Karine Ducours : sampler
Quentin Dubost : guitare, gong
Antoine Marroncles : percussions
Miho : samplers, bâtons de pluie
Édith Msika : présentation
S.M.H.O.T : Bellenger/Marroncles/Prompt
Stromvarx : ordinateur, tourne-disques
Julien Skrobek : ordinateur, tourne-disques
Dan Warburton : violon, bâtons de pluie

Alexandre Bellenger
Né en 1975 près de Paris. Musicien et compositeur autodidacte. Il est guitariste et joue aussi des tourne-disques et du synthétiseur analogique. Depuis 2000, il a donné un grand nombre de concerts en Europe sur les différentes scènes de musiques improvisées, noise et expérimentales. Il a collaboré avec Oliver Augst, Jac Berrocal, Thomas Deszy, Roger Turner, Chris Corsano et Christine Sehnaoui, Rüdiger Carl, Jean-François Pauvros, Otomo Yoshihide, Martin Tétreault, Aki Onda, Dan Warburton ou Manuel Mota. Il est aussi membre du duo WOOM et du trio BOOBY MOO. Il écrit depuis 2005 une série de 100 morceaux pour le trio S.M.H.O.T. En 2008 il compose la pièce de musique électronique « Perlaboration » (30 minutes). Pour cela il s’inspire de l’oeuvre de Philippe Sollers, de la musique d’Éliane Radigue et du concept freudien de « perlaboration ». Cette pièce a été publiée sur le label parisien APPEL en 2009 et jouée en direct pour la première fois en juin à la Cité de la Musique de Marseille. Bellenger est également responsable du label cdr ARR sur lequel il a sorti plus de 50 disques présentant son travail d’improvisateur et de compositeur. Il a également réalisé un film expérimental, « Rolex à la plage » paru sur le label WMO/r dirigé par Mattin. De 1999 à 2001, il a assuré seul la publication du magazine gratuit « My Precious Trash » et collaboré dans ce cadre avec Levi’s Vintage Clothing.

Avril Bénard
Née à Paris en 1986. De 2004 à 2008, elle suit une formation théâtrale, d’abord aux Cours Florent, puis au conservatoire du Vème arrondissement de Paris. Depuis 2007, Avril travaille avec la compagnie de l’Instant Propice, dans la pièce « L’Opéra du Dragon » de Heiner Muller, qui a été jouée au Théâtre 13, et au Théâtre du Soleil ; elle jouera également dans la nouvelle création de cette troupe : “Volatiles”. Elle fait aussi partie de la création « les D.cintrés » de Géraud et Guilhem Castan, qui s’est jouée dans la ville du Luxembourg. En 2008, elle joue le rôle de Jennifer dans le film « Musée Haut Musée Bas » de Jean-Michel Ribes. Avril Bénard pose régulièrement pour la photographe Sarah Moon, notamment pour les magazines Elle, Vogue… Elle tient le rôle principal du court métrage « Le Fil Rouge » réalisé par Sarah Moon. Avril a également une formation de chanteuse, ayant pour professeur Raymonde Viret.

Jean Bordé
Après des études de piano au cours desquelles il découvre à 15 ans l’improvisation auprès de Keith Tippett, Jean Bordé se tourne vers la contrebasse. Il étudie la musique classique et contemporaine à l’Ecole Normale de Musique de Paris, apprend le jazz avec Jacques Vidal, puis se spécialise en tango avec Juan Jose Mosalini au CNR de Gennevilliers.
Il joue régulièrement avec Dan Warburton, Didier Lasserre, Bertrand Guauguet, Claude Parle, Paed Conca, Yoko Miura, Jean-Sébastien Mariage, Laurent Bruttin, Bertrand Denzler, Jonas Kocher, Thierry Madiot, Frédéric Blondy, Sharif Sehnaoui, Pascal Battus, Quentin Bubost, Marc Baron, Stéphane Rives, Dragos Tara, Edward Perraud, mais aussi à l’occasion avec Hans Koch, Andrea Parkins, Seiji Murayama, Boris Baltschun, Mazen Kerbaj, Alexandre Bellenger, Margrit Rieben, Charlotte Hug, Jack Wright, Hans Tammen, Ramon Lopez…
Il collabore aussi fréquemment avec d’autres expressions artistiques, ainsi les danseurs de Butô Atsushi Takenouchi ou Ayako Kato, le théâtre, les arts plastiques et comme compositeur pour film (Ecole des Arts Audiovisuels du Fresnoy, festival de Rotterdam, Forum des Images).

Olivier Brisson
Fonde l’association Vert Pituite la belle un peu avant l’an 2000. Depuis, des disques sont sortis, des choses écrites éditées, et surtout des concerts organisés. Ceux-là continuent. Il y invite des musiciens au travail qu’il aime, qu’importe l’étiquette, de Niblock à Comelade, des Plexus à Mikami, d’Elwood & Guthrie à Red… Occasionnellement aussi il joue, c’est des fois à la batterie (My favorite Sideburns Orchestra, AK Studs…), au bordel amplifié (Bole, Tarpon…) et même des fois à la guitare (The Picker Sisters). des fois ça vrille un peu les oreilles, des fois ça sent la reprise obscure. Mais la majeure partie du temps, il la passe à l’hôpital psychiatrique. La musique y est belle aussi.

Quentin Dubost
Né en 1979 à Metz. Vit à Paris. Après une formation classique et des expériences en rock, blues et jazz, s’est consacré progressivement à une pratique déviante de la guitare et à l’improvisation. S’attache à faire ressurgir de son instrument contrastes, instabilités, non-linéarités et autres phénomènes souvent pas ou partiellement contrôlés, à travers un jeu oblique et (si possible) non-déterministe. Depuis 2007, joue également dans My Favorite Sideburns Orchestra, groupe rendant hommage à Pascal Comelade mais aussi aux innombrables héros du Rock’n’Roll.

Karine Ducours
Née à Paris en 1978. Elle aime le piano et tout type d’activité en lien avec les percussions : djumbe, batucada, danse africaine… Elle pratique le badminton et n’aime pas l’hiver, il fait trop froid. Elle pense qu’elle devrait aller vivre dans un pays chaud. Elle aime travailler dans la communication mais trouve ça très superficiel… Elle aime lire et voyager.

Antoine Marroncles
Originaire de Saint-Maur, ce multi-instrumentiste de 26 ans a découvert la batterie à l’âge de 10 ans avec des professeurs particuliers et ne l’a, depuis, plus jamais quitté. En 2002 il rentre à l’école du CIM et suit pendant deux ans un cursus de musicien professionnel et entame en parallèle des études de composition et d’harmonie avec le professeur Pedro Palacio. Jouant aussi du piano, du violon, de la scie musicale, et friand d’instruments-non-identifiés, il a composé en 2005 les musiques de plusieurs films d’animation d’oeuvre d’art comme “ L’Académie” et “Les Proverbes Flamands” diffusés au musée du Louvres et plus récemment “ la Tentation de St Antoine”. Il joue avec les groupes S.M.H.O.T. et Volyn.

Miho
Musicienne japonaise à Paris. Elle est active depuis 2000. Connue comme membre du trio Bobby Moo, récemment elle joue plus souvent avec WOOM et dans H&M. Elle joue des samplers, avec des pédales de guitare et avec sa table de mixage favorite.

Édith Msika
Je me présente : je présente bien. C’est toi qui le dis. Je présente une bande de gens qui font de la musique, c’est le deal. Je parle, je dis les noms, je les écorche, ils crient, les noms. Je ne les écorche pas, tout s’apaise.
De la musique d’aujourd’hui, c’est ce qu’ils font, car on est aujourd’hui.
Je présente les uns à d’autres. Bienvenue, les autres, ceux qui écoutent et ceux qui regardent, ceux qui parlent et ceux qui se taisent, ceux qui ne savent pas quelle contenance adopter, ceux qui sont surpris et ceux qui savent tout sur rien.

S.M.H.O.T.
Trio créé en 2005 par Alexandre Bellenger (guitare), accompagné de Guillaume Prompt (basse) et Antoine Marroncles (batterie). L’idée : écrire une série de 100 morceaux mélangeant des influences rock, hardcore, jazz et noise. En 2009, 50 morceaux ont été écrits. S.M.H.O.T. est basé à Saint-Maur des Fossés.

Stromvarx (Félix Rosier)
Électronicien / autodidacte / 29 ans / a arrêté l’école a l’âge de 16ans / a travaillé au près de Joey Starr a l’élaboration de sa marque COM8 / puis sombre définitivement dans la musique expérimentale / du réductionnisme à la noise, ses fréquences ont pu être jouées aussi bien dans des lieux installés tel que Palais de Tokyo, Théâtre de l’Odéon, Nouveau Casino, Musée des Arts Bruts pour le vernissage de l’exposition GIGER, que dans des lieux alternatifs comme Instants Chavirés, la Miroiterie, la Générale, h.13, la Cerise….. A joué, partagé, les scènes de Merzbow, Kasper Toeplitz, Zibniev Karkowsky, Otto von Schirac, nhk, Otomo Yoshihide, Wordsound….. Travail en collaboration avec : Alexandre Bellenger, Kasper Toeplitz, Computer Truck, Combes&Renaud / a réalisé plusieurs créations sonores pour ARTE_RADIO / les prochains projets à venir sont : une création exclusive avec le duo KTL (Reberg & o’Malley) autour du film « BEGOTTEN » (d’Eilas Merige) pour Paris, Beyrout, New-York, Londres… Il co-animera bientôt une émission de radio sur aligre.FM !!!

Julien Skrobek
Musicien né à Paris dont la discographie comporte  une quinzaine de disques (dont Le Palais Transparent sur Free Software Series, Double-Entendre sur Taumaturgia et American Nightmare sur Why Not en duo avec Miguel Prado) sur différents labels, de la Malaisie à Berlin en passant par Bilbao. Il réalise sa musique avec des logiciels libres uniquement et celle-ci, contre toute notion de propriété intellectuelle, est disponible en téléchargement gratuit sur internet ou par tout autre moyen. Il travaille actuellement à un film sur la réalisation de la musique dans la vie quotidienne et dirige le label Appel Music.

Dan Warburton
Né en 1963 à Rochdale, Angleterre. Il commence à étudier le violon dès l’age de 7 ans, et le piano quatre années plus tard. Après des études à l’Université de Cambridge et une bourse Harkness pour suivre un doctorat en composition à Eastman School of Music (Rochester NY), Dan Warburton s’installe à Paris en 1988. En 1992 il reçoit le prix de composition Lili Boulanger et se voit demandé d’écrire pour le Composers Ensemble (UK) et pour le New Hinton Ensemble (NL). Depuis 1997 il est le rédacteur en chef du magazine en ligne Paris Transatlantic, il écrit aussi régulièrement pour The Wire (UK) et Signal to Noise (US). En tant que musicien il a enregistré avec Jean-Luc Guionnet, Edward Perraud, François Fuchs, Bruno Meillier, Eric La Casa, Nikos Veliotis, Fred Blondy, Martine Altenburger, Jean-Sé Mariage, Arthur Doyle and Reynols, et pour les labels Tzadik, Wergo, Leo, Ayler, Chloe, Absurd, Durtro, SMI, Crouton, Meniscus, Creative Sources, Not Two. Sur scène il a joué avec John Butcher, Hans Tammen, Radu Malfatti, Kyle Bruckmann, Scott Rosenberg, Greg Kelley, Bhob Rainey, Tetuzi Akiyama, Daniel Erdmann, Bertrand Gauguet, Bertrand Denzler, Pascal Battus, Alan Courtis, Aaron Moore; Alan Licht, Aki Onda, Alexandre Bellenger & Jac Berrocal.

MARDI 13 AVRIL, 21h

BELLENGER EN PROGRESS (3)

Projet général ici

1) Diffusion de la pièce OAOAAOAOAOO (2007)
Durée : 17’21’’

Composition multipiste pour support inspirée d’une série de toiles du peintre Albert Oehlen de 2007. J’ai voulu ici travailler la transparence des sons, leurs chevauchements, le mélange des matières et la citation d’éléments hétéroclites, comme dans la peinture d’Oehlen. J’ai utilisé des sons de synthétiseur analogique et de disques vinyles. Il s’agit d’une composition graphique intuitive. Au final, ça me fait penser à la musique de certains films de David Lynch, ce que je n’avais pas du tout prévu ?!? Le titre quant à lui fait référence aux initiales du peintre autrichien et à celle de mon collègue de Frankfurt, Oliver Augst, à qui cette pièce est dédiée.

2) Plock 2 (2009)
Durée : 27’
Quentin Dubost et Julien Skrobek : guitares

Pause

3) Diffusion de Stok (2005)

Durée : 20’12’’

Autre composition multipiste pour support. Ici les sons viennent de disques vinyles et de tourne-disques. Il s’agit là encore d’une composition graphique intuitive issue d’une série de 4 et publiée sur le label ARR (voir : www.dt-bs.com)

4) Diece piece for three samplers (2006)
Durée : 13’
Avril Bénard, Karine Ducours, Édith Msika : samplers

Présentation : Édith Msika

Composition, direction : Alexandre Bellenger

Laisser un commentaire